Recent Posts

Bibio - album MIND BOKEH



L’album de Bibio " Mind Bokeh"  est disponible depuis le 4 avril dernier en France, sorti sur le label Warp et n’est malheureusement prévu nulle part en concert. 


Bibio est un artiste typique de chez Warp. Son œuvre est un savant mélange de musique électronique et de folk  tendant vers des sons plutôt ambiant, qui dessine les contours d’une musique très personnelle.  Sans en être assimilé, il se situe dans la même approche de création musicale que Autechre ou Aphex Twin, qui sont tous issus du même label avec Bibio.
Le britannique commença sa carrière par l’album nommé « fi » sorti en 2004 sur Mush Records. Mais c’est particulièrement la sortie de Ambivalence Avenue sur Warp en 2009 qui marquera la renommée de ce bob le bricoleur de la musique électronique. Son succès a pu se percevoir par la présence de certains morceaux d’Ambivalence Avenue dans des publicités télé, et aussi par le célèbre « Jealous of Roses », playlisté entre autre par Radio Nova et Radio Prun’. 




Bibio, c’est une entité acoustique, couplant les couplets de guitare folk aux distortions de l’Electronica.  Bibio nous délivre dans ce nouvel opus une Electronica moderne, originale, et alternative. Celle qui se surpasse, celle parsemée de variations sonores autant brutales que douces.  Douce, car nous l’avons déjà mentionné : Bibio est aussi folk, par des instruments comme la guitare, avant d’être Electronica, par son travail d’orfèvre avec ses machines et logiciels de toutes sortes.
 
Un artiste vintage et moderne en même temps.

 Cette ambivalence à mi-chemin entre instruments classiques et synthétiseurs d’instruments,  elle se trouve directement dans ses influences. Celles-ci sont d’abord musicales, prenant pied dans la musique de ses semblables. Boards of Canada leurs prestigieux fans, ainsi que Eskmo, le dj démolisseur de structures et créateur de mélodies groovy et post-dubstep, sont autant de façon de définir le style de Bibio. 
De ses jeunes années à la campagne dans l’Ouest de L’Angleterre, il en retire un penchant pour les sons environnementaux. Il sample voix d’enfants,  bruit du vent ou de la pluie, chants  d’oiseaux … Le tout soigneusement transformé par ses machines inombrables : avec son Mac bien sur, mais aussi des magnétos-cassettes, une pédale delay, des micros vintages, des dictaphones. De ses études des « Art Sonores » à Londres, c’est cet amour du son retravaillé, bricolé, torturé, poussant jusqu’aux retranchements de l’acceptable les critères d’une musique convenablement masterisée. 

L’album s‘ouvre le morceau dérangeant Excuses. Ce titre est plus difficilement écoutable de prime abord que d’autre comme Anything New, titre très pop et hiphop, et agréable comme une brise d’été sur la terrasse d’un café.
Pour en revenir à Excuses, on y trouve pêle-mêle  samples épiques de film, instrus 8-bits, et chanson déglinguée par les effets des logiciels de l’artiste. Ce morceau riche, dans la ligné de l’album, est plutôt industriel. La première moitié du titre  est une sorte de chansonnette dramatique d’un amour perdu. Bibio y utilise vocoder pour la voix dans une mélodie drum’n’bass acidulée. Puis vient le break du morceau et ses rythmes de turbine sous un air de broken beat.  

A coté de ça, on trouve un album versatile. Un air de nostalgie qui fait échos à la French Touch des origines souffle sur des titres comme K Is For Kelson, hymne aux sitcoms familiale ou adolescentes et américaines des années 1990, mais surtout sur Take off your shirt et  More Excuses. Take off Your Shirt, lui, s’affiche dans un registre bien pop-rock et presque caricatural, qu’on écoute dans sa chambre d’ado après nirvana et avant Sum41. Sous la direction d’or de Bibio, un tel morceau se dessine comme un petit plaisir sans prise de tête. Les sets de batteries, la ligne de basse et les riffs de guitare on ne peut plus classiques mais terriblement efficace nous évoque le groupe versaillais Phoenix à ses débuts. Quant à More Excuses, c’est Air qu’on croirait entendre. Tout y est, des sonorités suaves et chaudes à la Summer Madness de Kool And the Gang produites par les guitares, aux notes de synthé languissantes semblable à un Mer du Japon de Air.
L’album se clôture sur Saint Christopher, morceau purement ambiant.  On y apprécie une House de gentleman, sobre et claire, minimaliste au synthétiseur, parfaite pour un atterrissage en douceur dans le monde réel.

L’œuvre de Bibio passe d’une musique très indé et cérébrale, à des chansons plus pop’ et légères, agrémenté ça et là de délicieux morceaux d’ambiant.